Marcel Achard a dit : « Il est bon de dire du bien de soi-même : ça se répète et on finit par ne plus savoir d’où ça vient »

Je suis tombé sur un article passionnant du site « signaux faible » intitulé « Pourquoi les prédictions sont souvent fausses (et quelles leçons en tirer). » Au passage, je recommande aussi l’article intitulé « pourquoi il faut sérieusement s’intéresser à Fortnite » qui parlera à tous ceux qui ont chez eux des ados scotchés sur leurs jeux vidéos. Bref, à la fin du premier article susnommé, on trouve la remarque suivante sur laquelle mon associé Louis-Alexandre attirait mon attention : « au niveau de l’entreprise, quel crédit accorder aux cabinets qui conseillent les entreprises sur leur transformation digitale lorsqu’eux-mêmes ne l’ont pas réalisée ? »

Je me suis alors demandé : qu’en est-il de nous, qui prétendons justement accompagner des dirigeants souhaitant conduire leur transformation numérique ? Si nous faisions notre autocritique, en disant au passage ce qu’on entend par transformation numérique ?

Avoir fait sa révolution digitale, c’est peut-être utiliser des outils « nativement » issus de l’ère internet pour rendre plus efficients le partage d’info et la collaboration.

Nous avons utilisé la suite Google dès notre création en 2008, à une époque ou cela pouvait paraître disruptif. En 2010, nous abandonnions tout serveur interne au profit des technologies Cloud, et adoptions Dropbox quand cette solution était encore inconnue du grand public. Nous n’avons quasiment aucune archive papier, et tous nos processus sont dématérialisés (avec notre comptable, avec nos collaborateurs, et avec nos clients quand ils l’acceptent).

Avoir fait sa transformation digitale, c’est offrir un accès aux données de l’entreprise « anytime, anywhere, any device » et s’affranchir des approches matérielles internes

Grâce à notre approche résolument Cloud, nous avons proposé depuis des années une politique « Bring your Own device » (AVOP en français). Voir nos articles sur le sujet, par exemple https://islean-consulting.fr/fr/le-byod-pour-garder-vos-talents-et-aider-vos-problemes-de-tresorerie/ et https://islean-consulting.fr/byod-et-urssaf/

Avoir fait sa transformation digitale, ce n’est pas qu’une question de technologie. C’est aussi une culture de la collaboration et de la transparence, de la responsabilisation, du sens client.

Ces valeurs sont au cœur de notre ADN. Nous avons la volonté d’être une « entreprise libérée » avec ce que cela peut comporter d’erreurs, d’impasses, mais aussi de victoires. Notre culture de la transparence va jusqu’au tabou de notre société française sur les questions de rémunérations, ou sur la vision partagée de la performance de chacun. Voir nos articles sur le sujet, par exemple : https://islean-consulting.fr/fr/entreprise-liberee-experimentations-2/ ou https://islean-consulting.fr/fr/manager-entreprise-liberee/ ou https://islean-consulting.fr/fr/entreprise-liberee-des-businessmen-pas-des-bisounours/

Et si on parle de mettre l’amour du client au cœur de ses préoccupations, alors je me dis que les enquêtes satisfaction que nous menons depuis plusieurs années et qui nous donnent un Net Promoteur Score de 75 (quand la moyenne de notre secteur est inférieure à 20) disent quelques choses de nos efforts sur ce point. Voir ici.

Avoir fait sa transformation digitale, c’est certainement être un utilisateur averti et de référence sur les réseaux sociaux.

Là-dessus, nous sommes extrêmement perfectibles. A titres individuels, la présence sur les réseaux sociaux est très variable d’un consultant à l’autre. Je fais sans doute partie par caractère de ceux qui ont le plus de mal avec la tyrannie de la petite phrase en temps réel, et de la part de superficialité que comporte ces nouveaux médias. Mais je sais aussi leur puissance et ma sous-exploitation personnelle de l’effet de réseau qu’ils permettent. Du point de vue collectif, nous progressons, mais l’écho d’ISlean sur LinkedIn, Facebook, Twitter et autres est très inférieur à ce qu’il pourrait être.

Plus généralement, la transformation digitale, c’est aussi du marketing digital. Une manière nouvelle de parler aux clients et aux prospects, de les faire venir à nous plutôt que de leur broadcaster des publicités.

Sur ce plan, pour paraphraser Talleyrand, lorsque nous nous regardons, nous nous désolons, lorsque nous nous comparons, nous nous consolons. Bien sûr nous faisons un métier qui est essentiellement fondé sur la confiance et « l’intimité » que nous installons avec nos clients. C’est pourquoi le réseau personnel sera toujours la première source de business. Mais nous avons fait depuis 10 ans le pari qu’un site n’était pas qu’une façade de communication, mais qu’il y avait là un moyen de toucher des clients qui ne nous connaissent pas. Nous avons testé les AdWords, nous avons travaillé avec des agences digitales, nous nous sommes rapprochés depuis longtemps d’experts de l’Inbound marketing. Nous faisons l’effort de créer chaque semaine du contenu sur ce blog, en espérant qu’il intéressera nos clients et partenaires d’aujourd’hui et de demain. Si bien que près de 15% de notre business d’aujourd’hui vient de sollicitations entrantes de clients venus du net. C’est, pour ce que je sais de mes confrères, encore très exceptionnel dans notre métier.
Pour autant nous ne nous jugeons pas bons aujourd’hui sur ce sujet. Nous avons encore beaucoup à faire en matière de « Lead Nurturing » et de « marketing automation ». Nous y allons, au rythme d’une PME.

Tout cela fait-il de nous de bons consultants ?

Faire tout cela quand on est une PME créée il y a 11 ans est sans doute plus facile que quand on est une organisation de cent mille collaborateurs avec le poids de toute une histoire à prendre en compte. Mais en fréquentant des clients de toutes tailles et de toutes cultures, je crois que nous sommes devenus plutôt bons pour faire entrer autant que possible de l’agilité et de la transformation en profondeur dans des organisations corsetées par des contraintes sédimentées. Nous ne prétendons pas plaquer des modèles tous faits, nous distillons des ferments de disruptions, ou simplement d’amélioration incrémentale, en essayant de trouver le juste curseur selon la culture de nos clients. Ce n’est pas si facile. C’est notre métier.