La pollution : nous rejetons souvent la faute sur les véhicules et déchets qui en sont la cause principale mais les appareils électroniques font également partie de l’équation. La numérisation de nos outils et notamment les nombreux câbles reliant l’accès à un réseau toujours plus performant représente une charge énergétique au-delà de ce que l’on croit. Pourtant, le numérique est notre futur et nous en avons besoin pour lutter contre cette même pollution qui envahit notre écosystème.

Cartographie des câbles internet sous-marins, The New York Times, 2019.

« Le numérique, une aubaine ou un fléau pour notre écosystème ? »

La pollution numérique en quelques chiffres…

Selon l’étude mené par GREEN IT, le numérique c’est 34 milliards d’appareils soit 4,1 milliards d’utilisateurs. Son impact GES (Gaz à Effets de Serre) est estimé 116 millions tours du monde, 3,6 milliards de douches et une facture d’électricité égale à 82 milliards de radiateurs électriques allumés en continu.

Abordons le sujet de la pollution numérique en deux sens :

  • Aujourd’hui, les technologies font parties intégrantes de notre quotidien et aident au développement de notre écosystème. Les technologies comme l’IA demandent un volume énergétique pour traiter des données massives qui permettent elles-mêmes d’entreprendre des projets pour la protection des océans, rendre les villes plus vertes, réduire les flux routiers mais aussi  raccourcir les processus de production grâce aux innovations technologiques qui en découlent.  Il y a déjà deux ans, l’association américaine des industriels du semi-conducteur prévoyait qu’en 2040, les besoins en espace de stockage au niveau mondial, fondamentalement corrélés au développement du numérique et de l’IA, excéderaient la production disponible globale de silicium. Par ailleurs, d’ici 2040, l’énergie requise pour les besoins en calcul devrait également dépasser la production énergétique mondiale
  • Mais la problématique de la production de nos outils numériques reste. Ils utilisent des ressources rares comme l’antimoine, le zinc, le cuivre ou l’or mais également de l’eau. Autant de critères qui font du numérique une ressource non renouvelable mais aussi épuisable car sa vitesse de destruction dépasse sa vitesse de création. Alors comment lutter contre cette autre dimension de la pollution numérique ? Afin d’éviter la pénurie, il sera nécessaire de contribuer au numérique plus durable afin d’allonger leur durée de vie et recycler les outils numériques et leurs matériaux (reconditionnement des appareils). L’allongement de la garantie pour les constructeurs par exemple pourrait les obliger a favoriser des matériaux de qualité supérieur pour éviter les réparations sur cette période.

 

« Un constat évident s’impose à nous tous : il est urgent de rendre opérationnelle une approche alternative capable de garantir la production, dès leur origine, d’octets bio, équitables, locaux, accessibles, éthiques, utiles et constructifs, en quantité suffisante, mais surtout pas plus abondante que nécessaire. Ce prisme existe déjà, c’est celui de la conception numérique sobre et responsable. Il pose notamment la question de la place du numérique dans la société et nous guide vers un usage raisonné de cet outil au service de l’humanité, et non l’inverse. »

Isabelle Autissier, Présidente du WWF France, extrait de la préface sobriété numérique les clés pour agir

Conclusion

La pollution numérique augmente notre empreinte écologique mais peut aussi nous aider à gérer la transition écologique face au dérèglement climatique. L’avenir du numérique est donc situé dans notre capacité à le rendre durable. C’est d’ailleurs un nouveau sujet sur lequel certaines ONG (https://theshiftproject.org/carbonalyser-extension-navigateur/) ont engagé une action de sensibilisation, voire un marché dont certaines entreprises se sont déjà emparées. Ces entreprises spécialisées dans le développement de technologie durable et dans le conseil d’une meilleure utilisation de vos outils numériques fleurissent. Elles proposent par exemple des solutions d’apprentissage automatique (machine learning) tournées vers l’impact social de l’environnement mais aussi des solutions pour réduire la consommation électrique, améliorer la gestion des métaux rares et la réduction d’émission de carbone ou encore des politiques d’économie circulaire numérique. Il est important que nous apprenions à progresser en même temps que les technologies qui nous entourent. De manière plus concrète, le digital dans les entreprises permet plus de productivité, grâce à un temps de réalisation des tâches effectuées réduit, et une baisse de l’empreinte écologique car un mail envoyé = une feuille de papier non utilisée, une visioconférence = minimum un déplacement en moins.