Les établissements scolaires ont été confrontés à une situation inédite pendant le confinement avec une fermeture totale de leur site physique (à l’exception d’une garde organisée pour les enfants du personnel soignant). L’école s’est donc déroulée à distance. ISLEAN intervient depuis 2 ans dans un établissement parisien pour transformer les systèmes d’information et les usages du numérique. Nous avons été en première ligne pour constater cette adoption des cours à distance. Retour sur cette expérience.

L’école en temps de confinement : source d’idées créatrices dans la durée

Dans un établissement scolaire parisien, nous avons mené depuis 2018 un plan de transformation digitale de grande ampleur : stockage des données en cloud dans des datacenter ou chez les éditeurs de logiciels, installation du wifi, mise en place de la suite Google for Education, diffusion des cours en classe via Chromecast et Chromebook. L’idée de cet article n’est pas de revenir sur le plan de transformation mais de comprendre comment l’établissement dans son ensemble a pu continuer de fonctionner correctement pendant le confinement et d’évaluer les nouveaux usages du numérique pour l’école.

Le confinement a été un révélateur du bon fonctionnement des outils avec une utilisation à distance pour tous les membres de l’établissement : direction, personnel administratif, personnel pédagogique et élève. La suite Google for Education, gratuite, étant déployée : les applications Google sont disponibles pour les membres de l’organisation depuis n’importe quel ordinateur. Toutes les personnes de l’établissement possèdent un compte Google à l’exception des élèves. Cela ne pose aucun problème pour se connecter car il est possible d’envoyer des liens de connexions aux non-membres de l’organisation. Par cette technique, les professeurs doivent même accepter les élèves entrants ce qui leur donne une méthode efficace de faire l’appel.

La vraie nouveauté a été la généralisation des cours à distance, grâce à Google Meet, ce qui n’avait jamais été le cas pour l’établissement.

De quasi-rien à 640 Google Meet par semaine

L’analyse des visioconférences se révèle impressionnante par son adoption et sa généralisation à grande échelle. Une formation rapide aux outils a été menée par le responsable informatique la semaine avant le confinement en prévention de la fermeture. Des tutos écrits et vidéos étaient aussi disponibles. De plus, tout au long du confinement le responsable informatique accompagnait les professeurs pour les aider à s’approprier les outils lorsque cela a été nécessaire grâce à un outil de ticketing Freshservice.

L’établissement est passé de pratiquement aucune visioconférence à près de 640 par semaine pendant le confinement. Les cours à distance son devenus une réalité dans cet établissement parisien. La durée d’utilisation sur la période (26 mars – 22 mai) des visioconférences s’établit en moyenne à 45 minutes avec des effectifs de 15 personnes.

Les visioconférences ont donc permis aux cours de se dérouler relativement normalement mais les autres activités de l’établissement n’étaient pas en reste. Les conseils de classe se sont aussi déroulés à distance ainsi que les affaires courantes administratives et pédagogiques de l’école.

Covid education google Meet

Une adoption par une grande majorité des utilisateurs

L’adoption de Google Meet est aussi perceptible en analysant les connexions de l’ensemble des membres de l’organisation (tout le personnel possédant un compte) sachant qu’il existe des personnes beaucoup moins actives car avec peu de cours. Sur près de 400 comptes, pendant la période étudiée (26 mars-22 mai), nous observons environ 50 connexions par compte à Google Meet pour une durée moyenne de connexion de 30 minutes pour chaque visioconférence.

Voici en détail les données correspondant aux 20 premiers utilisateurs (anonymisés): en nombre de fois pour le premier graphique et en heure pour le second graphique.

Google meet confinement école

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Pérenniser les bonnes habitudes du corps pédagogique

Dans une période compliquée, l’école a réussi à tenir son rôle grâce à la mobilisation de tous les acteurs et aux outils numériques. Ce moment a donc permis à beaucoup d’acteurs de l’éducation de se rendre compte de la puissance du digital et des solutions existantes dans la durée, même après le confinement.

Les responsables pédagogiques réfléchissent dès à présent à maintenir l’utilisation de certaines pratiques pour améliorer le suivi et la conduite des cours. La volonté n’est pas de remplacer les cours en présentiel, fondamentaux à de nombreux égards mais d’imaginer une alternance entre présence et distance lorsque cela est pertinent dans les emplois du temps. Cela pourrait éviter notamment des classes surchargées et résoudre les problèmes de manque d’espace.

Certains professeurs se sont aussi rendu compte des possibilités de faire travailler les élèves en classe de façon plus pertinente avec les PC et d’établir une relation au-delà des cours avec leurs classes et leurs élèves.  Dans certains cas, les outils numériques ont également fortement renforcé les communications entre le corps pédagogique et les parents.

Les usages numériques et pédagogiques des établissements scolaires sont donc en pleine évolution et source de nouvelles idées créatrices.