Cela fait longtemps que l’on parle de « Smart City ». Les NTIC ont vocation à transformer nos villes pour leur permettre de faire face aux défis de l’urbanisation massive de nos modes de vie. Mais que couvre ce concept, et quelle est sa réalité aujourd’hui ?

Les collectivités à l’heure des Smart Cities

Le concept de « Smart city » a émergé depuis déjà 15 ans.

Il recouvre l’idée que les technologies de l’information et de communication peuvent permettre d’améliorer la performance des services publics, de diminuer la consommation d’énergie, et d’améliorer la vie des citoyens. Des capteurs, des objets connectés, des applications numériques sont déployés et fournissent de plus en plus de données, qui peuvent être utilisées par la collectivité elle-même (ou par les opérateurs travaillant pour elle) pour améliorer l’efficacité de ses politiques publiques, ou par des tiers, grâce aux plateformes d’open data, qui peuvent utiliser ces données pour proposer des services à valeur ajoutée.

 

Les enjeux des « Smart cities » ciblent les priorités de la plupart des politiques publiques actuelles.

  • Développer une politique énergétique « durable » : autoproduction et décentralisation de la production d’électricité, smart-grid et réseaux de distribution de chaleur ou d’électricité, monitoring de la consommation d’énergie ;
  • Développer les mobilités « douces » : stations de recharges pour véhicules utilisant des énergies alternatives, auto & vélo partage, parkings intelligents, optimisation du trafic ;
  • Développer les infrastructures liées à la qualité de vie : connectivité (5G, Wifi, …), éclairage public, mesure de la qualité de l’air, vidéosurveillance, etc.
  • … tout en assurant l’efficience des dépenses de fonctionnement

 

Quelle réalité aujourd’hui ?

On l’a dit, le concept existe depuis plus de 15 ans. Mais il y a encore loin à sa généralisation dans le monde réel. Bien sûr, quelques villes emblématiques sont citées dans les articles des journaux spécialisés, des briques « intelligentes » apparaissent ici ou là, mais le chemin est long.

Avant d’aller vers des services « intelligents », de nombreuses collectivités doivent déjà plus basiquement franchir le cap de la dématérialisation de leurs processus administratifs et de la mise en place de systèmes d’information permettant la collaboration et la traçabilité.

Nous avons souvent parlé d’open data dans ce blog. Nous soulignions il y a peu que 90% des EPCI soumises depuis la loi Lemaire à l’obligation de l’Open Data ne s’y soumettent pas encore. C’est qu’il y a une transformation à opérer, dans les systèmes et dans la culture de ces collectivités. Et qu’avant de publier les données, un travail important est souvent à faire pour les fiabiliser et les trier.

Ceux qui sont plus avancés sur le chemin de l’Open Data réfléchissent ensuite, non pas seulement à la simple mise à disposition des données, mais à des logiques de plateformes de services, ouvertes à leur écosystème, et s’appuyant sur des interfaces de type API normalisées.

Enfin, on l’a vu, le concept de Smart City tire avant tout des sujets de déploiements ou de réaménagement d’infrastructures physiques, bien plus lourds à financer que les seules couches logicielles qui viennent par-dessus.

Pour autant, le marché se structure. Face à l’urbanisation toujours plus forte, les grandes métropoles développent briques par briques leurs projets. Les grands opérateurs ont structuré leurs offres à destination des collectivités, proposant, selon les demandes de celles-ci, des services plus ou moins globaux et intégrés. De nombreuses start-up viennent compléter les offres d’éditeurs plus installés pour proposer des services innovants s’appuyant sur le patrimoine de données des collectivités, ou le complétant.

Les collectivités, étant d’une certaine manière en compétition pour développer l’attractivité de leurs territoires, ont devant elles 5 à 10 ans qui vont changer en profondeur la physionomie des infrastructures urbaines. Un défi passionnant pour tous ceux qui vont s’y atteler.