C’est l’information IT de cette semaine : Apple vient de présenter l’iPad ! L’iPad semble être un hybride entre l’iPhone (écran tactile, rotation de l’image suivant l’inclinaison de l’objet, Marché d’applications) et un PC portable (tient sur les genoux, clavier virtuel de la même forme qu’un vrai clavier).

Voici l’essentiel de l’annonce relayée sur www.lemonde.fr :

Sorte d’iPhone géant, avec un écran presque de la taille d’une page A4 (9,7 pouces), l’engin pourra se connecter à Internet, permettra d’accéder à quasiment tout l’AppStore, le magasin d’applications de l’iPhone. Il proposera l’accès à une librairie de livres numérisés. Puissant comme un ordinateur, il disposera aussi de logiciels de bureautique. Il sera vendu à partir de 499 dollars (pour la version WiFi et 16 GB de mémoire), mais ne sera pas disponible avant fin mars. « Mieux qu’un ordinateur, mieux qu’un téléphone, c’est la meilleure expérience que vous puissiez jamais faire », a lancé M. Jobs, pas avare de superlatifs.

Pour les spécialistes, la plupart enthousiastes, l’iPad pourrait redessiner, à grande échelle, les contours du marché de l’électronique grand public, faire émerger de nouveaux usages, services et contenus, voire sauver une partie des médias, piégés par la logique du gratuit sur Internet… Parce qu’il ressemble enfin à l’engin hybride, cette « tablette » qui fait fantasmer toute l’industrie informatique depuis des décennies.

Mais avant de provoquer lui aussi un « big bang », encore faut-il que l’iPad se vende : qu’en est-il réellement de son potentiel commercial ? Il a d’abord pour lui son prix : « Il est vraiment bas, vraiment beaucoup plus bas que ce à quoi nous nous attendions », selon Carolina Milanesi, analyste pour le cabinet Gartner Group. « C’est vraiment un prix d’attaque », ajoute Jean-Louis Gassée, ex-vice-président d’Apple.

« Je veux qu’il puisse être entre les mains du plus grand nombre possible de gens », a clamé M. Jobs mercredi. Avec un prix entre 500 et 800 dollars (pour les options avancées), Apple peut espérer vendre aux consommateurs tentés par un « mini-ordinateur », cette catégorie apparue sur le marché il y a deux ans et qui fait aujourd’hui un tabac. Il pourrait aussi convaincre ceux qui hésitent à s’offrir une « liseuse » électronique, un Kindle d’Amazon ou un e-Reader de Sony : l’iPad est deux fois plus cher, mais c’est aussi un ordinateur, il propose la couleur et les fonctions tactiles. Steve Jobs a enfoncé le clou : « Amazon a fait un travail formidable avec le Kindle, mais nous allons le dépasser. »

Ordinateur, « liseuse »…

Apple dispose de deux puissants atouts. Le design de l’appareil : l’iPad adopte les mêmes lignes épurées que celles de l’iPhone. La tablette permet aussi d’accéder au « magasin d’applications » de l’iPhone, avec ses désormais 130 000 jeux, fils d’actualités, magazines, services de géolocalisation, etc.

Cette offre pléthorique constitue un énorme avantage concurrentiel par rapport aux éventuels concurrents. Ces derniers mettront sans doute des mois avant de parvenir à convaincre les éditeurs d’adapter leur contenu à leurs engins. Par ailleurs, l’iPad, grâce à son grand écran, permettra théoriquement de tirer encore davantage parti du tactile, et de proposer des jeux ou des programmes audiovisuels encore plus convaincants que sur l’iPhone. Mercredi, les analystes ont cependant été un peu déçus du faible nombre de contenus vraiment nouveaux par rapport à l’iPhone.

Retrouvez toutes les fonctionnalités de l’iPad, présentées par Steve Jobs sur cette vidéo :

Riche de toutes ces fonctionnalités, l’iPad trouvera t-il son public ?

Précisément parce qu’il est hybride, à la fois ordinateur, console de jeu, « liseuse », écran de télévision, l’Ipad n’a pas été conçu pour répondre à un besoin spécifique, et pourrait avoir du mal à convaincre au-delà du cercle des Applemaniaques. Pourtant, les concurrents semblent y croire : « Aujourd’hui, sur les marchés occidentaux, nous sommes entrés dans une phase de multi-équipement. Il y a un besoin pour un terminal personnel, qui s’utilise sur son canapé par exemple, pour accéder à ses contenus, ses e-mails, ses réseaux sociaux, ses photos plus vite qu’en allumant un ordinateur », selon Olivier Gillet, directeur marketing de HP France.

« C’est parce que les dirigeants d’Apple ont constaté, à leur grande surprise, que l’iPod Touch, qui est pourtant un iPhone sans la fonction téléphonique, marchait bien, qu’ils croient aujourd’hui au succès de cette tablette comme plate-forme de distribution de contenus », croit savoir un proche du groupe informatique.

Combien de milliards l’iPad pourrait-il rapporter à Apple ? A ce stade, beaucoup partagent l’opinion de M. Gassée : « Le marché de masse, c’est celui de l’iPhone. »

source : http://www.lemonde.fr/technologies/article/2010/01/28/avec-l-ipad-apple-veut-provoquer-une-nouvelle-revolution-electronique_1298037_651865.html