Cet été j’ai décidé de franchir le pas et d’acheter le nouvel iPad, sorti au printemps 2018 avec l’Apple Pencil. Mon ambition n’étant pas de posséder un outil de divertissement mais bien un outil de travail, cet article est l’occasion de faire un retour d’expérience sur ces premiers mois d’utilisation.
L’iPad peut-il remplacer mon ordinateur ?
Derrière cette question se cache le besoin de positionner cet outil dans notre référentiel. Ni smartphone, ni ordinateur, sa place est difficile à trouver, d’autant que les smartphones deviennent aussi performants que les ordinateurs, et les ordinateurs aussi tactiles que les smartphones.
Le positionnement de l’iPad ne se définit donc pas à l’aune de ses performances mais plutôt par son utilisation.
L’idée de remplacer mon ordinateur par un iPad n’est donc pas la bonne, car ce sont deux utilisations bien distinctes. Je continue à travailler sur des données ou à faire des présentations sur mon ordinateur car il est bon pour ça. En revanche, la possibilité d’utiliser un stylet et un écran tactile, sur un appareil ultraléger, ouvre d’autres modes de travail.
La question n’est donc plus de savoir s’il peut remplacer mon ordinateur, mais quel mode de travail l’iPad favorise.
Des prises de notes facilement réutilisables
La première utilisation de mon iPad, c’est sa fonction bloc-notes. Pendant mes premiers mois à ISlean consulting j’ai rapidement compris qu’il fallait être méthodique dans mes prises de notes. Mes petits carnets se sont rapidement remplis, et retrouver une information communiquée lors d’une des multiples interactions réalisées peut devenir un casse-tête.
En revanche je n’étais pas prêt à sacrifier mon joli petit carnet noir pour un ordinateur durant mes entretiens, et je ne voulais pas être davantage concentré sur mon écran à noter ou corriger une faute de frappe qu’à écouter mon interlocuteur.
Remplacer complétement mon carnet est le premier objectif de l’iPad. Je garde le plaisir d’écrire avec un stylo et toutes mes notes sont classées et accessibles facilement. Grâce à des applications dédiées, je peux enrichir mes notes avec des photos, documents ou enregistrements audio. Je peux aussi utiliser la reconnaissance de caractères pour reprendre des passages ou rechercher des mots particuliers.
Désormais organisées, mes notes deviennent partageables et réutilisables.
Mais cette utilisation de l’iPad a ouvert une autre manière de travailler.
Écrire pour réfléchir
Toute mon enfance, j’ai appris à déposer mes idées et mes pensées sur une feuille de papier à travers l’écriture. Je réfléchis en écrivant et j’écris pour réfléchir. Pourtant, une fois dans le monde professionnel, nous arrêtons d’écrire. Nous préférons taper (sur un clavier). En effet taper semble bien plus productif, je travaille directement sur le livrable de mon client, directement sur ce qui sera communiqué, ce qui a, en somme, de la valeur. L’écriture peut alors être perçue comme un détour chronophage.
Lorsque nous travaillons toute la journée avec un ordinateur, la question d’écrire ne se pose même pas. Ou alors à la marge, sur quelques brouillons pendant des séances de travail, pris en photo pour en garder une trace. Lancer une impression est devenu un frein suffisant pour nous empêcher d’annoter un document avec un stylo.
Avec l’iPad, je redécouvre la puissance de l’écriture. C’est un formidable terrain de jeu pour chercher, essayer, et retravailler sur un document. Je donne alors plus de place à mes réflexions et à mes idées, leur donnant un nouveau moyen d’expression dans le cadre professionnel. Cela me libère du formalisme « slides », nécessaire mais trop contraignant en phase de créativité.
L’iPad n’invente donc rien de nouveau, il permet simplement de réconcilier la créativité avec notre travail sur ordinateur. En digitalisant l’écriture et le dessin, l’écart entre l’ordinateur et les carnets de l’artiste se réduit encore un peu plus. Nous nous rapprochons alors du fameux croisement entre technologie et art prôné par Steve Jobs.
En achetant cet iPad je ne dépense donc pas mon argent dans un gadget mais j’investis dans mon travail en laissant ma créativité s’exprimer le plus aisément possible.
Comme me le disait un collègue attaché à ses petits carnets et à son normographe, « Qui Scribit, Bis Legit » : qui écrit lit deux fois. Le fait d’écrire à la main permet d’améliorer la mémorisation.
Le problème de la recherche reste entier, sauf à ce que l’écriture manuscrite et les schema soient indexables. Guilhem aurait-il trouvé la manière de réunir le meilleur des deux mondes ?
Merci Guilhem pour ce retour. Sujet assez complexe, que j’ai expérimenté il y a quelques temps, et malheureusement je n’ai pas trouvé l’ergonomie et l’efficacité suffisante. Il faudrait peut être re-tester avec un stylet moderne…
Par ailleurs l’indexation du texte manuscrit fonctionne assez bien -du moins pour les lettres capitales- avec Evernote.
Un autre usage que j’avais développé était de faire des schémas en réunion directement sur l’ipad Et de les projeter directement au tableau grâce au connecteur vidéo.