Dans le cadre de nos explorations numériques, nous avons eu la chance d’intervenir dans le cadre du MOOC transformation digitale.
Source : la formation pour tous, http://www.laformationpourtous.com/
Synthèse de l’intervention de Louis-Alexandre Louvet
3 types de résistances à la stratégie digitale
Sur nos projets, nous constatons 3 raisons de résistantes au changement :
- rationnelle : « l’entreprise supprime mon poste »,
- Emotionnelle : « mon travail va évoluer, j’ai peur de ces changements »,
- Politique : « mon équipe va être réduite, je vais perdre du pouvoir ».
La peur du changement et de la perte d’emploi, « à cause de la stratégie digitale »
Le changement a rarement été aussi palpable. Nous avons tous depuis peu de temps un ordinateur dans la poche, relié à internet.
Nous avons développé des usages à titre personnel qui ne semblent pas toujours franchir les portes de nos entreprises. Nous avons conscience que le changement est nécessaire, et que notre entreprise doit avoir une stratégie digitale.
Ce qui nous amène à prendre un raccourci entre « mon travail évolue » et « l’entreprise supprime mon poste ».
Il y a actuellement beaucoup de débats et de controverses autour de la fin du travail. De nombreux articles appellent à la destruction créatrice de Schumpeter…
Ce qui est sûr, c’est que le travail va profondément changer dans les 10-20 prochaines années : dans son contenu selon l’UE, 60% des métiers de 2030 n’existent pas aujourd’hui. Par ailleurs, on voit apparaitre de plus en plus de contrat à la mission. Cela bouleverse la structure juridique classique du CDI.
Nous avons toutefois des raisons d’être optimistes. La filière internet a créé 700 000 emplois en France en 15 ans et représente 3,2% du PIB. Mais si tout le monde aime le changement, personne n’aime changer !
« Changer ou mourir ? » comment convaincre d’enclencher une stratégie digitale
Nous avons mis en place deux types d’approches à fort impact pour déclencher l’envie et l’audace de se lancer dans une stratégie digitale :
1/ l’atelier « les yeux du client » : les équipes sont invitées à parcourir de bout en bout les étapes du parcours client, en oubliant qu’elles sont membres de l’entreprise. Les équipes reviennent au pourquoi fondamental : le client. En se remettant à sa place, elles peuvent exprimer tous leurs points d’étonnement voire d’irritation par rapport aux états actuels (ex : délais de réponse, difficulté à avoir un interlocuteur ou une réponse…). En général, ces ateliers sont très bénéfiques pour les équipes qui retrouvent le goût de l’amélioration, et acquièrent l’énergie pour lancer la stratégie digitale de manière très concrète, pour le client.
2/ l’atelier « Vis ma vie digitale » : les équipes sont exposées à leur poste de travail du futur, ou a minima une partie. Avec la banalisation des technologies, il est devenu facile de développer rapidement le prototype pour les aider à se projeter dans les résultats de la mise en place de la stratégie digitale. De la même façon, ces ateliers servent à lever les peurs, car les équipes se rendent compte que, certes c’est différent, mais que ce n’est pas non plus inaccessible !
Quels freins ne pas oublier avant de lancer sa stratégie digitale ?
D’abord le frein politique. Il faut savoir trouver l’équation gagnante du changement avec le management intermédiaire. Ne pas céder à la panique de la perte de pouvoir.
Ensuite, le frein technologique lui-même. Le SI des entreprises est déjà très complexe. En général, les équipes techniques – souvent isolées dans cette connaissance intime des SI existants – mesurent la difficulté du changement. Il faut savoir les associer aux transformations. Car ce sont les équipes qui porteront une part importante de la mise en œuvre de la stratégie digitale.