Les historiens considèrent que les premières traces d’activités bancaires ont été retrouvées vers 3000 avant J.-C. et depuis le secteur de la banque a bien évolué pour s’adapter aux besoins sociétaux… Alors après l’e-banking et les banques en ligne, le digital a encore frappé le système traditionnel bancaire : bienvenue aux néobanques/banques mobiles ! Ces entreprises de la fintech sont partout et nombreuses sur vos App store ou Play store. Ces nouveaux acteurs du marché bancaire gagnent en notoriété et crédibilité et commencent à faire fureur sur la clientèle européenne. En un clic tout est possible : la gestion de vos finances n’a jamais été aussi facile.
La néobanque révolutionne notre système bancaire
Néobanques, banques mobiles : de quoi parlons-nous ?
Néobanques, banques digitales, banques mobiles, banque en ligne… et non, ce ne sont pas des synonymes : la différence est fine mais bien présente.
La banque en ligne
Les banques en ligne sont directement issues de banques traditionnelles (BNP Paribas, LCL, Société Générale…), par exemple « Bforbank » s’avère être une filiale du Crédit du Nord. En effet, les banques en ligne s’appuient sur des systèmes traditionnels bancaires tout en proposant une offre dématérialisée. L’étendue de l’offre est pratiquement identique à celle d’une banque traditionnelle : compte bancaire, épargne assurance vie, assurance, bourse…
Les deux premières historiques sont Banque Directe, rachetée par Axa, et Oney, racheté par Auchan, puis Boursorama racheté par la Société Générale. BNPP a créé, Hello Bank sur la base du rachat de Cortal Consors. A part Boursorama qui a su garder une certaine fraicheur et innovation, toutes les autres me semblent avoir été dissoutes dans l’offre de leur acheteur.
La néobanque, banque digitale ou banque mobile
Les néobanques tendent à avoir les mêmes fonctionnalités que les banques traditionnelles. La différence demeure dans le pilotage qui se fait intégralement depuis un smartphone : on les appelle aussi « mobile first » ou « mobile only ». Leur but est de créer un système plus facile, plus accessible et plus transparent.
Les néobanques sont principalement des start-up issues de la fintech et n’ont pas toutes l’agrément bancaire. Certaines choisissent des acteurs traditionnels comme partenaires dans le but d’opérer en tant qu’établissement de paiement voire de crédit.
La néobanque présente des avantages :
- Le système est innovant, facile d’utilisation et accessible,
- La néobanque propose systématiquement l’ouverture d’un compte courant gratuit,
- Il n’y pas de condition de revenu à l’ouverture d’un compte,
- Aucun dépôt particulier n’est demandé à l’ouverture d’un compte,
- Les frais sont réduits par rapport au banques traditionnelles, notamment dans le cadre des paiements à l’étranger.
Mais elle présente aussi des inconvénients pour la plupart d’entre elles :
- Il est impossible d’encaisser des chèques ou de l’espèce,
- L’offre bancaire est souvent limitée à un compte courant,
- La néobanque n’accepte aucun découvert si elles n’ont pas l’agrément de crédit,
- Les supports d’accès sont limités : la néobanque est accessible sur tablette et smartphone, tandis que la plupart des banques en ligne proposent aussi un service client en agence.
Aujourd’hui en France, de plus en plus de néobanques sont disponibles : N26, Monese, Nickel, Bankin’, Revolut, Orange Bank, Morning…. Elles s’adressent autant aux particuliers qu’aux professionnels, ces-derniers s’avérant être une cible importante pour quelques néobanques, comme Qonto par exemple (je vous incite à lire l’article « Qonto, la banque repensée pour les entreprises » sur cette même thématique).
La différence entre néobanque et banque en ligne se fait de plus en plus discrète
La néobanque pâtit du manque de renommée et de son offre incomplète par rapport aux banques en ligne. Cependant, pour gagner en notoriété, crédibilité et fonctionnalité, des néobanques comme Revolut ou N26 peuvent compter sur leur dimension européenne qui leur font gagner en visibilité. Cette exposition a notamment pour objectif de gagner la confiance du consommateur, qui a tendance à se réfugier dans ce qu’il connaît, soit les banques traditionnelles. L’autre intérêt de ces acteurs internationaux est aussi la capacité à travailler à complexité et frais réduits avec plusieurs devises dans plusieurs pays.
D’autre part, la néobanque travaille sur sa compétitivité en développant des offres de plus en plus complètes à tarifs réduits, dont les fonctionnalités répondent à l’envie d’instantanéité et de flexibilité des consommateurs.
L’impact de ces nouveaux acteurs sur le marché bancaire
L’étude faite par KMPG « Panorama des néobanques en France » publiée en juillet 2019 relève 4 points essentiels :
« En 3 ans, le nombre de néobanques a été multiplié par trois en France, portant à 18 le total des acteurs, une vingtaine attendue à brève échéance
Environ 2,6 millions de comptes actifs, soit une multiplication par 3 entre juillet 2017 et juillet 2019
L’offre standard des néobanques est en moyenne quatre fois moins chère qu’une banque traditionnelle
Les néobanques se spécialisent de plus en plus, notamment sur de nouveaux marchés tels que les professionnels et les jeunes (moins de 18 ans) à l’image notamment de Xaalys, Qonto et manager.one »
C’est une évidence, les néobanques perturbent le monde traditionnel bancaire. Avec des levées de fond colossales (Revolut en Avril 2018 grâce à une levée de 250 milllions de dollars était déjà estimé à 1,7 milliards dollars), les néobanques investissent sur le développement de leur portfolio à l’international et gagnent la confiance de différents acteurs : elles deviennent une vraie force et font monter la concurrence.
Pour finir, une rude concurrence s’installe au sein du secteur des néobanques, qui n’arrêtent pas de grandir en nombre et en taille. Le Royaume-Uni reste le pays comptant le plus d’utilisateurs de néobanques.
Cela sonne-t-il la fin d’un système traditionnel ?
Malgré la citation de Bill Gates en 1994 : « banking is necessary, banks are not”, mantra de la première vague de fintech, il ne s’agit pas encore de remettre intégralement en question notre système bancaire traditionnel.
Les néobanques, pour la plupart, n’ont pas le statut de banque, d’où les limites évoquées précédemment. Il est toujours compliqué d’être exclusivement client d’une néobanque et se détacher complètement du système traditionnel. La néobanque est aujourd’hui plus utilisée en tant que complément bancaire (très populaire chez les jeunes voyageurs connectés par exemple).
Pour finir, l’aspect 100% numérique présente des dangers auxquels il faut porter une vigilance particulière :
- Les risques opérationnels à cause de fraudes externes (documentaires, sur les moyens de paiements…),
- Les menaces de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme, dues aux prises de contact qui se font uniquement à distance, bien que des acteurs comme N26 aient au cours du temps largement sécurisé l’ouverture du compte en visio conférence et vérification des documents d’identité.
Ces dangers peuvent représenter un obstacle pour les néobanques qui prétendent concurrencer les banques traditionnelles.
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