La transformation digitale est au coeur des préoccupations des entreprises mais son impact sur l’environnement est souvent minimisé. D’un autre point de vue, l’informatique a changé nos modes de vie en tant qu’individu. De ce fait, il est nécessaire de prendre conscience des impacts du numérique et de son utilisation quotidienne.

1. Comprendre les impacts environnementaux du numérique 

Dans une économie mondialisée, le numérique et son apport ont révolutionné de nombreux secteurs et de nombreux métiers. Les apports de ces technologies ont considérablement contribué à améliorer la vie et le confort des utilisateurs si bien qu’il serait difficile d’imaginer notre monde sans ces technologies. 

Cependant, ces technologies, qu’elles soient matérielles ou immatérielles, suscitent de nombreuses interrogations au fur et à mesure de leurs différentes innovations. Aujourd’hui, notre économie doit faire face au défi majeur de l’environnement et de sa préservation pour les prochaines générations. 

Nous sommes quotidiennement confrontés à diverses informations sur la cause environnementale. Le monde politique, les lobbyistes ou encore des militants plus ou moins radicaux et rationnels tendent à nous faire prendre conscience d’une évolution néfaste de nos sociétés et de nos modes de consommations. 

A) Le cycle de vie des TIC 

Dans cette économie, les TIC (technologies de l’information et de la communication) jouent un rôle clé. Ces TIC contribuent massivement à réduire l’impact environnemental de nos pratiques mais leur cycle de vie démontre un impact tout autre sur l’environnement.

Le cycle de vie d’un TIC se décompose en cinq phases : la conception, l’extraction, la fabrication, l’utilisation et la fin de vie. Si l’utilisateur joue un rôle clé dans les deux dernières phases, il n’est pas le seul à émettre un impact environnemental à travers son comportement. Voici un tableau récapitulant les phases de vie des TIC et leurs potentiels impacts environnementaux : 

Tableau TIC

B) L’empreinte environnementale du web en quelques chiffres 

L’empreinte environnementale d’internet, notamment du fait de son innovation technologique constante, a amené à une augmentation considérable de son empreinte ces dernières années. 

Selon les projections de l’agence de la transition écologique, son empreinte devrait doubler en 2025 par rapport à 2010. En quelques chiffres, les IOT (internet of thing) étaient comptabilisés au nombre de 15 milliards en 2018; d’ici 2030 la population d’IOT devrait représenter 46 milliards

En 2018, la part des émissions de gaz à effet de serre représentait 4% des émissions mondiales avec : 

  • 47% dues aux équipements des consommateurs 
  • 28% due aux infrastructures réseau 
  • 25% due aux data centers

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2. Pourquoi les impacts environnementaux sont-ils sous-estimés par les utilisateurs dans l’industrie du numérique ? 

Le secteur du numérique n’a cessé d’évoluer. Les leaders mondiaux se livrent une guerre d’innovation pour grappiller d’infimes parts de marché en inventant des technologies toujours plus connectées, autonomes et remplies de fonctionnalités. Cette bataille a notamment permis de démocratiser l’apport du numérique au plus grand nombre entraînant une baisse générale et durable des prix. 

Le progrès technologique a dépassé toutes les attentes, prenant toutes les sociétés de court, s’insérant dans notre quotidien naturellement en devenant même indispensable. Si aujourd’hui l’impact du partage des données des utilisateurs se révèle être la principale préoccupation de ces derniers, l’impact environnemental dû au numérique a, quant à lui, très rapidement explosé. 

Selon un rapport de l’association Green IT l’empreinte annuelle du numérique dans le monde en 2019 était de : 

  • Consommation d’énergie primaire : 4,2% 
  • Émissions de gaz à effet de serre : 3,8% 
  • Consommation d’eau : 0,2% 
  • Consommation électrique : 5,5% 

Même si ces empreintes peuvent paraître faibles, leurs augmentations démontrent toute la préoccupation qu’il nous faut faire preuve dans notre utilisation du numérique. Toujours selon Green IT, si le numérique était un pays, il représenterait pratiquement 3 fois la taille de la France

3. Vers un digital durable ? 

Malgré une part toujours acceptable comme nous l’avons vu précédemment, il convient de s’interroger désormais sur les comportements à adopter pour une utilisation durable et responsable du numérique. La forte transformation digitale actuelle des entreprises a saisi ce sujet. Premièrement, non pas pour une logique environnementale mais plutôt pour des raisons économiques tout en adoptant une attitude responsable

Cette éco-responsabilité est et sera un enjeu déterminant pour les entreprises à moyen et long terme. Si 83% des salariés se sentent concernés par le respect de l’environnement dans le cadre professionnel, nous observons que 90% des consommateurs attendent un engagement écologique des marques. Sur cette même base, plus de la moitié des consommateurs ne croiraient pas aux promesses des entreprises dans une logique de développement durable (Oney & Opinionway sur la consommation raisonnée) 

Pour concevoir des produits et des services soucieux et respectueux de l’environnement, la mobilisation doit-être générale, aussi bien du point de vue des entreprises que des consommateurs, supervisée par les pouvoirs publics, à l’échelle planétaire. En effet, le digital durable devra forcément être le fruit d’une concertation mondiale afin d’installer un nouveau modèle d’industrie circulaire à l’instar de son “cousin germain” l’économie circulaire. Comme le disait Winston Churchill : “Mieux vaut prendre le changement par la main avant qu’il nous prenne à la gorge”.