Quitte à me faire tirer l’oreille sur l’open data, je remets une pièce dans la machine de l’innovation autour de la data. L’actualité y est propice après ce weekend de Pentecôte 2021 : Guillaume Rozier, fondateur et animateur médiatisé de la plateforme CovidTracker a reçu l’ordre national du mérite. Cette reconnaissance rappelle l’importance de l’open data.

 

Tweet de Guillaume Rozier

Covidtracker et les plateformes d’aide à la connaissance

Quand nous citions Covidtracker dans un précédent article, nous n’imaginions pas la reconnaissance publique qui allait venir par la suite. Elle est largement méritée pour tous les membres de la communauté, alors déjà bravo !

Covidtracker reçoit donc une reconnaissance de l’Etat, avec l’ordre du mérite remis à Guillaume Rozier. Cependant, plusieurs plateformes cherchent à nous aider face à la complexité de la crise sanitaire. Nous pouvons citer aussi @covidliste ou @MeteoCovid.

Toutes ces plateformes permettent aux internautes curieux de s’informer sur la pandémie et sur la vaccination. Elles aident à se faire une opinion, plus éclairée, sur les risques de la pandémie en France.

Ces plateformes publient des statistiques fraîches et des visualisations souvent très percutantes, car simples ! Même moi, je comprends tout de suite un graphique sur l’évolution du nombre d’hospitalisations dans le temps ; ou un graphique qui présente le nombre cumulé de personnes vaccinées en France avec le nombre de vaccins disponibles. Ces éléments quantitatifs, factuels, m’aident à consolider mon opinion et à équilibrer les appréciations d’un débat sur un plateau d’experts.

Depuis quelques semaines, certaines plateformes déploient également des solutions d’aide à la prise de rendez-vous de vaccination. Ainsi, elles contribuent à faciliter l’organisation de solutions mises en place sur le terrain par les acteurs publics de la Santé.

La data, socle de la connaissance et de la décision

Autant rappeler l’évidence : ces graphiques et ces prises de rendez-vous ne peuvent pas exister sans les données. Et des données de qualité, ou mises en qualité. Ce travail de mise en qualité, ingrat, représente souvent 80% du job avant le graphique…

Informatique : machine et personne

Après la mise en qualité, les graphiques apportent un service à très grande valeur ajoutée : ils éclairent des choses complexes, comme une pandémie inédite et les résultats des actions politiques mises en place. Car, oui, un (non) confinement a des impacts sur les niveaux d’hospitalisation ; comme les masques etc. Les études à venir sur l’efficacité (ou non) du confinement vont encore éclairer un débat polémique. Ce n’est pas le but de cet article. Là encore, la donnée et les comparaisons seront précieuses. Avant les réponses plus poussées, nous avons tenté de répondre à la question sur la politique de la Suède : ce premier exercice rappelle que les données, quand elles existent, peuvent lancer une démarche et des traitements à valeur.

En cette époque numérique, la donnée est la brique fondamentale de cet édifice permanent de la connaissance ; pour les acteurs publics, la Loi République numérique impulse une démarche vertueuse de publication de la donnée publique par défaut.

Covidtracker montre le résultat obtenu (par un jeune actif et une communauté de bénévoles compétents et passionnées) quand l’Etat publie des données. Avec ViteMaDose, on voit la puissance de l’organisation ouverte et facilitée par une plateforme : chacun peut prendre connaissance des horaires par code postal et retenir un créneau pour organiser sa vaccination.

L’Etat fait des économies avec ces partages de données

Quel est le surcoût pour l’Etat d’avoir publié ses données et respecté la loi ? Aucun !

Quand une plateforme permet à des personnes de prendre des créneaux de rendez-vous pour se faire vacciner, il s’agit d’économies pour la collectivité. Un rendez-vous de vaccination, c’est au moins trois composantes :

  • Une dose de vaccin, et le risque de la jeter à la fin de la journée ;
  • La mobilisation d’un tandem de soignants avec un médecin et un infirmier, rémunérés par la collectivité ;
  • La mobilisation de ressources logistiques précieuses (locaux, acheminement, outils de planification…).

A chaque rendez-vous de vaccination supplémentaire qu’une plateforme a facilité, grâce au partage des données, ces dépenses publiques font avancer la vaccination.

Bien sûr, une partie de l’infrastructure numérique pré-existait à ViteMaDose : la prise de rendez-vous médicaux était déjà possible sur plusieurs plateformes. C’est précisément dans la capacité d’assemblage, rapide, de services existants que réside une partie majeure de l’innovation. Certaines briques sont lourdes à construire et demandent du temps et de l’argent. Pour développer l’innovation au-delà de la gestion de la crise, l’Etat et les collectivités territoriales gagnent donc à garantir la publication des données publiques.

Informatique et machine à perforer

Les innovateurs seront nombreux pour accompagner, de façon simple et efficace, les missions au service des citoyens. Et dans certains cas, ils aideront même à contribuer aux économies publiques.