Cela fait plus de dix ans que nous gérons des entreprises, et constatons que les services bancaires, hors de prix pour les entreprises en France, financent les services pour les particuliers, autrefois très peu coûteux, mais avec des prix qui augmentent. Qonto fait partie des Fintechs qui à mon avis changent la donne

Qonto, la banque repensée pour les entreprises

Qonto a été fondé mi 2016. Plusieurs fonds ont participé aux différentes levées déjà réalisées, dont Valor Ventures où est Peter Thiel, fondateur de Paypal, notamment.

Simple à ouvrir, peu coûteux

Le service a été ouvert à tous cet été 2017, et j’ai créé un compte pour une de mes sociétés.

L’ouverture est extrêmement simple et rapide, totalement en ligne. Une grande partie du dossier est remplie automatiquement en utilisant les données issues du greffe, en entrant le nom de son entreprise. Une liste de possibilités apparaît le cas échéant, vous cochez la bonne entreprise, et le dossier est rempli. Ce n’est pas de la vitrification de déchets nucléaires, mais quasi aucune banque pro ne fait ceci, ça fait gagner du temps et réduit les risques d’erreur.

Remplissage de dossier simplifié

Le seul échange physique est l’envoi d’une CB Mastercard par la Poste. Le code de CB est, comme pour d’autres Fintechs telle N26, paramétrable depuis le site web de gestion.

Les coûts sont de 9,90 € par mois, ce qui met le compte à environ 120 € par an. C’est très peu cher en comparaisons d’autres banques où le minimum est de plusieurs centaines d’euros par an, voire plusieurs milliers d’euros si vous avez des volumes de plusieurs millions d’euros de transactions.

Il y a quelques facturations variables, comme 0,5 € par virement SEPA sortant au delà de 20 par an, ou encore pour les opérations en devises. Mais cela n’a rien à voir avec les facturations au nombre de lignes mensuelles, et / ou en pourcentage des montants des flux mensuels encore largement en vogue dans les tarifications des banques historiques.

Un service pensé avec le digital comme fondement

« Nous ne sommes pas des banquiers qui faisons du digital, mais des gens du digital qui faisons de la banque. »

Ce n’est pas qu’un bon mot, c’est une posture qui change tout !

Au lieu de partir de son vécu de banquier et d’avoir les pieds englués dedans, au point de ne pouvoir penser l’avenir que comme un incrément du présent, créer une banque avec comme seule base une connaissance des concepts du métier, mais pas de pratique opérationnelle longue, permet de construire du neuf – une nouvelle manière de faire de la banque – avec du neuf – les technologies de l’information, et pas du vieux avec du neuf.

Le système a été pensé pour être intégré aux processus de l’entreprise : il existe des API pour se connecter à la comptabilité, à la paie, à des systèmes de paiements tels que Stripe.

Il est possible de déposer des fichiers de virements XML ISO 20022 issu de votre SI de gestion, nous de notre ERP, pour faire des virements en masse. Cela représente un gain de temps énorme, 5 minutes pour 30 lignes de virement, contre 3 ou 4 minutes par ligne pour des virements ligne à ligne. Et surtout une grande tranquillité d’esprit : les paiements sont la contrepartie en compte de classe 5 d’une autre écriture comptable en compte de classe 4, le risque d’erreur se réduit à la seule saisie de la pièce comptable. Il ne peut plus y avoir d’erreur de saisie manuelle lors du paiement, car il n’y a plus de saisie manuelle.

D’autres fonctionnalités sont aussi intéressantes, quoique moins importantes à mes yeux :

  • Des mails sont envoyés quasi instantanément lors des transactions. Je ne sais pas s’il y a encore des traitement batch de nuit ou si c’est du quasi temps réel.
  • Dans les relevés, les dépenses sont catégorisées automatiquement en fonction des informations disponibles.
  • L’interface est très dépouillée, on n’est pas saturé de couleurs, de menus abscons et d’informations non essentielles masquant les fonctionnalités importantes, comme dans la plupart des systèmes des banques historiques.
  • Par ailleurs c’est une banque qui tient un historique de nouvelles fonctionnalités qui sont publiées en fil dans l’interface de gestion.

J’ai seulement deux mois de recul, ce qui est trop peu pour donner un avis définitif ; à ce stade je trouve l’offre très différente de tout ce que j’ai vu jusqu’à présent, et en plus d’être innovants, les services sont bien exécutés, fonctionnent sans aucune indisponibilité constatée pour ma part.

Je ferai un retour plus riche dans quelques semaines, à l’occasion d’un autre article sur les Fintechs, centré sur une banque B2C cette fois-ci, qui a beaucoup fait parler d’elle : N26.

 

 

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