Les enjeux et opportunités du Big Data et de l’Intelligence Artificielle sont au cœur de l’activité d’ISLEAN. C’est dans ce cadre que nous nous sommes rendu au Salon IA et Big Data de Paris. 

Quel bilan tirer du Salon IA et Big Data Paris ?

Des solutions aux multiples use cases

Afin d’illustrer au mieux les nouveaux usages qui découlent de l’essor du Big Data et de l’avènement de l’IA, nous commencerons ici par illustrer différents use cases que nous avons pu observer lors de ce salon. 

L’une des premières entreprises ayant retenu notre attention est la société Opendatasoft, société française fondée en 2011, éditeur d’une plateforme SaaS de partage de données. Nous avons donc pu quelque peu discuter avec eux pour en savoir plus sur leur offre. Ils expliquent que leur raison d’être est de “démocratiser la donnée”. Leur offre permet de répondre à 3 cas d’usages. Tout d’abord : l’open data notamment à dessein de transparence pour soigner sa réputation. Par exemple, une entreprise engagée en termes de RSE peut utiliser cette solution pour illustrer leurs engagements. En second lieu, leur plateforme permet de répondre à un usage de performance opérationnelle. Cette plateforme a donc également un véritable impact en interne. Enfin, la société Opendatasoft propose à ses clients une offre de Dataservices permettant de packager sa data afin de les commercialiser. 

Pour illustrer cette offre, la société nous a par exemple présenté la solution qu’elle a proposée à SNCF Réseau. La société avait un besoin de portail de partage de données pour gérer plus globalement leur gestion de projet. Ainsi, Opendatasoft a pu mettre en place une application métier de suivi de projet qui prend la forme d’une cartographie permettant de suivre en temps réel l’avancement des projets afin d’augmenter la disponibilité des installations ferroviaires. En outre, leurs solutions ont permis de mettre en place une application pour s’adapter au passage de la faune afin d’en analyser les données pour mieux prévoir de nouvelles solutions pour y pallier. Enfin, une application pour suivre les chantiers en cours et garantir la conformité des opérations réalisées en temps réel. 

Ce salon nous a également permis de creuser les use cases solutionnées par la société Dataiku (2013). Également d’origine hexagonale, cette entreprise s’est également spécialisée dans le Big Data. Leur particularité réside dans le fait qu’ils utilisent différentes méthodes prédictives et de machine learning basées sur des technologies open source. Une conférence a notamment été organisée à leur stand pour détailler les solutions qu’ils avaient implémentées chez Saur, spécialiste des questions de gestion et de traitement de l’eau. La solution de Dataiku a ainsi amélioré l’analyse et la prédiction de la qualité de l’eau. Cette solution s’est également montrée viable pour évaluer le niveau de nappes, afin d’alerter les collectivités en cas de manque. Leurs solutions ont également permis de mieux anticiper la perte d’eau qui avoisine les 20 % en France. De surcroît, la traçabilité de l’eau est aujourd’hui plus fiable. Enfin, la logistique des équipes, notamment dans la répartition du matériel, est désormais nettement plus efficace. 

Un autre outil intégré dans leur solution a particulièrement retenu notre attention. En effet, comme beaucoup de sociétés présentes au salon, Dataiku est un éditeur de logiciel. S’ils proposent des solutions aux clients, ce n’est pas eux qui récoltent, traitent et conservent les données. Dès lors, la plupart des éditeurs n’ont pas forcément à s’interroger sur la conformité au RGPD, ce à quoi nous reviendrons. Pour autant, Dataiku n’a pas décidé de s’arrêter là. Leur solution comprend désormais un plug-in RGPD. Il permet notamment aux utilisateurs de savoir quelles obligations leur sont imputées pour chaque type de donnée. 

Un secteur en plein essor 

Tous ces use cases démontrent comment l’IA et le Big Data sont en train de bouleverser tous les secteurs économiques. A titre d’illustration, le marché du big data et de l’analytics était évalué à 171 milliards de dollars en 2018 et on lui prédit d’atteindre 510 milliards de dollars en 2026 avec une croissance moyenne d’ici là avoisinant les 13 %

Si ce secteur connaît une telle croissance, c’est en raison, comme nous l’avons vu, du nombre de besoins auxquels ce secteur vient répondre. En effet, quasiment aucun secteur n’échappe aujourd’hui au Big data. Même lorsqu’un secteur y est plus imperméable, il est certain qu’une solution Big Data, ou d’IA, pourrait être inventée. C’est d’ailleurs ce qui est ressorti de ce salon. Au sein d’une même entreprise, des RH au marketing, en passant par la communication et la gestion de projet jusqu’à la direction, aucune profession ou presque ne semble échapper à l’essor de ces nouvelles technologies.

Big Data Analytics

La “démocratisation de la donnée” : Qualité de la donnée, UX, No-code/Low-code et prédiction au coeur de cet écosystème

Plusieurs enjeux et termes reviennent particulièrement dans un grand nombre de stands. 

Tout d’abord une volonté : celle de “démocratiser” la donnée. C’est en effet une expression qui revient chez la plupart des acteurs que nous avons rencontrés lors de ce salon. Ce n’est donc pas seulement la preuve de l’expansion d’un secteur économique auquel nous avons assisté, mais également un bouleversement culturel. Voilà comment ces acteurs décrivent leur raison d’être.

Pour autant, cette révolution se développe concrètement par divers enjeux. Tout d’abord, celui du tri et l’appréciation qualitative de la donnée. L’entreprise Wiiisdom l’utilise même comme argument commercial. Selon eux, 80 % des dirigeants interrogés ne feraient pas confiance à la donnée qu’ils ont à disposition. Cet enjeu apparaît donc comme crucial, non seulement d’un point de vue strictement pragmatique puisque la plupart des solutions exposées au salon reposent sur la qualité de la donnée, mais également si l’on en croit le discours de tous ces acteurs. 

Cette problématique s’accentue d’autant plus lorsque l’on se penche sur l’une des autres utilisations qui se massifie de plus en plus à en croire les exposant : la question de la prédiction par un certain usage de la data. En effet, une telle quantité de données permet la fabrication et l’entraînement d’algorithmes de machine learning permettant non seulement un tri plus efficace de la donnée, mais également de prédire de futures données. L’entreprise Microsoft nous a par exemple illustré ce progrès avec leur solution PowerBI, solution hégémonique d’analyse de données. L’entreprise utilise ainsi l’IA non seulement pour trier les données sur le tableau de bord en fonction de leur pertinence, mais également pour prédire leur évolution. Nous avons, par exemple, eu le droit à une démonstration avec des prévisions de ventes d’un vendeur de vin. 

Force est de constater l’instinctivité de ces solutions. L’expérience utilisateur est donc désormais au centre de l’attention. Ainsi, nombreuses sont les solutions à proposer des outils dits “no-code”. En bref, celles-ci ne nécessitent plus de compétence particulière en code. Pour autant, certaines de ces solutions permettent également aux entreprises de les adapter au mieux à leur pratique. On parlera ici de solution “low-code” pour les plateformes qui permettent de modifier le code source de l’application. 

En vue de la similarité des solutions, c’est donc véritablement sur cette expérience utilisateur que la démarcation va se faire. C’est en effet le seul écueil que nous avons perçu dans ce salon très enrichissant : le manque de diversité de certaines solutions dans leurs fonctionnalités en tant que telles.

Des questions encore en suspens 

Malgré cela, il convient de préciser que ce salon avait une grande orientation commerciale. Dès lors, outre les cas d’usages, ce n’étaient pas forcément les équipes techniques qui étaient présentes au salon. Il est donc plutôt compréhensible de n’avoir pas toujours saisi certaines différences entre toutes ces solutions.

En outre, nous étions très intéressés par ce salon pour savoir comment ces acteurs du marché composaient avec le RGPD. Or, comme évoqué, une grande majorité d’éditeurs de logiciels composait ce salon. En effet, nous avons mentionné le plug-in RGPD proposé par Dataiku, petite révolution en la matière. Néanmoins, la charge imputée aux entreprises par le RGPD concerne majoritairement les clients des entreprises que nous avons pu interviewer. Effectivement, ce sont eux qui collectent, traitent voire vendent de la donnée. Toutes les questions afférentes au RGPD sont donc à traiter directement chez ces clients.