Le réflexe premier de beaucoup est de revisiter l’existant avec les nouveaux outils, pas de le réinventer. Le niveau 4 de la transformation digitale est tout autre : on repart de zéro, on invente dans le désert, on disrupte. Voici le quatrième et dernier niveau de transformation digitale qui clôt un cycle d’articles à ce sujet.

Transformation digitale – Niveau 4 : inventer un monde meilleur avec les technologies

En quoi cela consiste-t-il ?

La disruption digitale nécessite plusieurs ingrédients pour avoir lieu : d’abord il faut un acteur d’un métier, qu’il maitrise finement, et qui ne s’est pas -encore- résigné à vivre avec toutes les insatisfactions que génère ce métier : travaux ingrats, clients captifs, coûts prohibitifs réservant le produit ou le service à une frange limité de clients, Time to market très longs… Ensuite, il faut que cet acteur rencontre les nouvelles technologies, lui-même par son expérience propre, ou par des intermédiaires, architectes, consultants, pairs, amis… Et se rende compte qu’avec ces technologies, il y avait moyen de transformer complètement la manière de faire son métier, en levant de nombreuses insatisfactions. Un troisième ingrédient est nécessaire, tout de suite ou en léger différé : il s’agit d’un designer, qui rende les technologies simples et belles.

Comment ça marche ?

Ces ingrédients sont nécessaires, il en manque un dernier pour que la réaction ait lieu : le pouvoir et les moyens d’agir.

C’est là qu’on se rend compte de ce qui permet aux start-up d’émerger : dans les entreprises installées, bénéficiant d’une rente acquise et optimisée, à quoi bon détourner des ressources rares d’innovateurs vers un nouveau qui n’a pas fait ses preuves, au détriment d’un existant qui a fait ses preuves, dont on peut encore améliorer la génération de revenus ? Cher à Philippe Silberzahn, et à Clayton Christensen, c’est le dilemme de l’innovation de rupture : pourquoi explorer de nouvelles voies quand les voies actuelles sont généreuses ? Philippe Silberzahn décrit très précisément les micro décisions qui, les unes après les autres, et malgré l’impulsion et les discours sincères des dirigeants, amènent tous les acteurs à 180° de la voie de l’innovation de rupture.

Ce sont donc très généralement les start-up qui s’emparent de ce neuf radical, car elles n’ont rien à perdre !

A quoi ça ressemble ?

Les technologies émergées avec l’internet ont rendu possibles de nombreuses choses encore récemment impossibles : stocker des masses de données pour peu cher, traiter des masses de données pour peu cher, collecter des masses de données avec des capteurs et des smartphones, accéder à internet « ATAWAD » (AnyTime, AnyWhere, on Any Device) avec de la géolocalisation et une fluidité d’interaction qui font rêver.

Les exemples sont légions maintenant :

  • GAFA, sans « M », Microsoft étant encore en plein dilemme de l’innovateur avec un existant Office qui rapporte énormément. Il y a les équivalents en Chine, BATX (Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi)
  • NATU : Netflix, Airbnb, Tesla, Uber
  • Plus proches de nous : en banque, N26, Revolut, Nickel, en assurance, Alan, en paie, PayFit, en gestion des notes de frais, Expensify ou Expensia, en gestion des notes et de la collaboration, Evernote, Dropbox, Slack…

Tous ces acteurs ont pris un problème et ont inventé une solution qui a renversé le secteur, avec au départ l’incrédulité ou l’ignorance. « First they ignore you, then laugh at you then hate you. Then they fight you then you win » (Ghandi inspiré par Robbie Williams).

Ces innovations ont apporté une énorme valeur aux utilisateurs : gain de temps, de confort tel que tout le monde est prêt à payer pour. Le rêve prométhéen se poursuit.

Pour accéder à la présentation globale, vous pouvez consulter notre article sur les niveaux de transformation digitale ou directement les articles relatifs aux quatre niveaux :

Transformation digitale : niveau 1, la recherche d’efficience

Transformation digitale : niveau 2, informatiser le coeur de métier

Transformation digitale – Niveau 3 : digitaliser (enfin) l’expérience client

Transformation digitale : Niveau 4 : inventer un monde meilleur avec les technologies