C’est notre pain quotidien depuis 25 ans : pour définir une stratégie numérique, et surtout la transformer en réalité, traiter les aspects rationnels et économiques ne suffit pas, mais alors pas du tout. Car, tant que les organisations seront composées d’humains, il faut tenir compte de leurs émotions et de leurs aspirations pour établir une stratégie pertinente et qu’on puisse mettre en œuvre.

La raison et… la société

Comme le note le professeur Riveline dans son essai sur le “Dur” et le “Mou” (http://riveline.net/essai.pdf), les ingénieurs sont généralement plus à l’aise dans les matières scientifiques pour une raison facile à comprendre : bien que parfois ardues à comprendre et à manipuler, les matières scientifiques ont un aspect reposant : deux personnes qui déroulent la même démarche dans les mêmes conditions à deux moments différents obtiennent des résultats identiques. C’est même la base de ce qu’on considère comme scientifique : les choses sont objectives et durables.

Or, notre société n’est pas faite seulement d’éléments scientifiques, ou alors leur empilement et leur intrication sont tels qu’à la fin il devient tout à fait impossible de retrouver le confort de la reproductibilité dans le temps et dans l’espace. Des humains, quoique êtres biologiques régis par des processus physiques et chimiques, sont d’une telle complexité qu’il est impossible d’en prédire le comportement avec des lois scientifiques déterministes et immuables. Si on considères les sociétés et organisations qu’ils créent, on augmente les dimensions de complexité, donc l’incapacité à maitriser les projets uniquement avec une simple démarche scientifique.

Solution cherche utilisateurs

Le cimetières des éléphants numériques

Un projet de mise en oeuvre de solution numérique est considéré comme un échec pour plusieurs raisons : au bout d’un temps déraisonnable, (Deux fois les délais initiaux ?), le système ne fonctionne pas ou rend des services très mauvais, il devient donc impossible de poursuivre avec la même équipe et la même organisation, si tant est qu’il reste du budget pour le faire. Il arrive aussi que le système fonctionne plutôt bien, mais que les utilisateurs ne veuillent pas s’en servir. C’est encore pire.

Notre constat régulier est que les projets informatiques échouent ou se retrouvent en grandes difficultés parce que leurs promoteurs ont, à tort, considéré leur matière uniquement comme “Dure”, pensant que l’aspect “Dur” de la matière informatique pouvait s’étendre au projet qui consiste à mettre à disposition un système d’information à un Corps Social. C’est aussi en bonne partie dû au fait historique que l’informatique a longtemps été enseignée uniquement sous l’angle scientifique, et laissant l’aspect sociologique dans un angle mort.
Il arrive aussi, plus rarement, qu’un projet digital ne soit considéré que comme politique et social, en négligeant complètement sa complexité technique et fonctionnelle. Vous ne serez pas étonnés si je vous dis que l’échec à la clé est encore plus certain et désastreux.

When people matters and results count

La Transformation digitale : un équilibre à trouver entre le “Dur” et le “Mou”

Si nous parvenons, avec nos clients, à mener à bon port des projets de transformation digitale, c’est parce que nous avons appris à décoder les modèles mentaux, culturels de l’entreprise de nos clients, et que nous adaptons nos recommandations en fonction.
Nous disposons aussi des outils de la sociodynamique qui nous permettent de systématiser l’analyse des groupes humains dans les organisations et d’adapter nos actions de communication, de formation, de marketing interne et de gouvernance de projet pour entrainer la majorité des parties prenantes vers la réussite des projets.
Il faut aussi, bien évidemment, mettre et garder sous contrôle les aspects techniques et scientifiques des projets. Et c’est parfois aussi compliqué que le volet humain et social, en tous cas c’est souvent considéré comme tel par les décideurs qui n’ont pas de connaissance suffisante et à jour de ce qu’est le numérique.