ChatGPT marque une rupture visible : enfin, un ordinateur capable de répondre à une question en langage naturel, sans code et sans chichi. Toutefois, cette révolution fait ressortir les vieilles craintes pour les enfants. Avec ChatGPT, comment la triche des élèves peut-elle évoluer pour les professeurs ? Les enseignants semblent déchirés face à la puissance de ce nouvel outil.
Rappel : ChatGPT, kézako ?
ChatGPT est un modèle de traitement du langage développé par OpenAI :
- capable de générer du texte de manière autonome en utilisant l’apprentissage automatique ;
- pouvant être utilisé pour de nombreuses tâches, comme la génération de réponses à des questions, la rédaction de textes et la traduction automatique.
C’est encore plus délicieux que c’est l’outil, à l’interface simple, qui le dit !
Deux points importants pour la suite :
- Afin d’éviter tout recours – juridique – contre les textes générés par l’IA, le texte est propriété de l’utilisateur.
- Le bouton en bas « Regenerate response » permet d’avoir tout de suite une autre rédaction.
La « triche 3.0 » pour les élèves ?
Les plus âgés d’entre nous gardent un souvenir ému du film de 1980, les Sous-doués passent le bac. Le Cours Louis XIV, face au château de Versailles, teste des innovations pédagogiques pour de beaux fous-rires ! Pédagogie renversée avant l’inversée !
Rappel en passant : en 1980, le taux de réussite au bac baissait depuis 10 ans, pour atteindre 63% ; toutefois, ce taux représentait en 1980 25% d’une génération. Depuis 2010, c’est 80% d’une génération qui en est diplômée.
Le(s) cliché(s) de ce film ont le dos large : les élèves sont des tricheurs en puissance. Si nos cancres impriment la pellicule par leur créativité en la matière, c’est d’abord pour nous faire rire : les élèves utilisent ainsi :
- des bras articulés à distance,
- des micros reliés à un complice qui a les documents dans sa fourgonnette,
- ou encore un projecteur avec des fiches du programme…
Dorénavant, certains professeurs craignent que ChatGPT prenne le relai. Des élèves utiliseraient le puissant outil pour trouver des réponses avant les cours ; ils lui feraient même rédiger leurs devoirs.
Et c’est tout à fait possible !
Et quand la technologie sert à la pédagogie ?
Pour revenir à nos cancres de 1980, on se souvient de l’innovation de rupture du film : la machine, mélange le photomaton et les écrans de la Nasa de l’époque, fait répéter les cours avec des QCM. Le robot alterne les claques pour les mauvaises réponses (1980, autres mœurs) et sucette pour les bonnes réponses.
Vous me direz que 1980 est une autre époque : la veille de la victoire de François Mitterrand, fin de l’ère Brejnev en URSS, avant les fugaces Andropov et Tchernenko, arrivée de Reagan et de Thatcher… Autant de curseurs d’une autre époque. Et parmi les tubes de 1980, Bashung et Chamfort ! Déjà inoxydables, les Rolling Stones sortent leur quinzième album cette année-là.
Citation visuelle du film « Les sous-doués passent le bac » dans la machine à répétition avec Daniel Auteuil
Ce qui est intéressant est davantage la méthode d’apprentissage. Pas sûr que la France en 1980 privilégiât l’apprentissage – et l’évaluation – par QCM pour le baccalauréat. C’était plutôt une méthode américaine… Comme quoi, la technologie peut aussi cacher des innovations sur le métier.
ChatGPT pour les professeurs : de la triche ?
Les élèves ne sont pas les seuls à produire du contenu déjà connu. Les professeurs ont cette mission d’enseigner ce que d’autres ont déjà étudié. Si l’histoire de la guerre de Troie reste un terrain de découvertes pour des spécialistes, les professeurs ont de nombreuses sources à disposition pour créer leurs cours. L’animation du cours, le schéma pédagogique sont les premiers atouts pour intéresser les élèves.
Comment considérer un professeur qui demande à ChatGPT des fiches de lecture sur Pâris ou Ménélas ? Est-ce de la triche ?
Bien sûr que non, en ce qui me concerne. Les professeurs ont raison d’utiliser les multiples sources de savoir pour se concentrer sur leur pédagogie. Et adapter cette dernière aux élèves de leurs classes, chaque année.
Comment alors renouveler avec ce puissant outil (ChatGPT) la relation, et la confiance, entre les élèves et les professeurs ? Les professeurs n’ont pas attendu ChatGPT pour être confrontés à la triche. Ni pour tester et assumer l’innovation. A la fois pour eux et avec les élèves. ChatGPT pousse un cran plus loin le risque pour l’élève un peu malin et complètement cancre. Un outil qui peut faire vraiment à la place de l’élève sur des terrains bien balisés. Et aussi à la place du professeur.
Comment détecter si un étudiant a triché en utilisant ChatGPT pour répondre à un devoir ?
Il existe plusieurs moyens de détecter si un étudiant a triché en utilisant ChatGPT pour répondre à un devoir :
– Vérifier la similarité avec d’autres sources en ligne ou dans des bases de données
– Analyser le style de rédaction et le ton, qui peuvent être différents de ceux de l’étudiant
– Vérifier la cohérence de la réponse avec les connaissances antérieures de l’étudiant
– Demander des explications détaillées sur des parties spécifiques de la réponse pour évaluer la compréhension réelle de l’étudiant
Il est important de noter que la détection de la tricherie n’est pas une science exacte et qu’il peut y avoir des cas où un étudiant triche de manière astucieuse. Par conséquent, il est judicieux de combiner plusieurs méthodes pour obtenir une évaluation complète et précise de la situation.
Je vous laisse deviner l’auteur de cette réponse…
Merci Arnaud, bon exemple d’usage de ChatGPT. Je le qualifierais de « juriste junior prudent » : pas mal de bémols (« Il est important de noter », « complète et précise »), de l’eau tiède (« Il existe plusieurs moyens », « il est judicieux »), c’est la marque de ChatGPT. Pas d’assertivité, pas de propos tranchés, francs et assumés
Le texte ci-dessus, par exemple, on peut être sûrs que c’est une bonne tête de bois d’humain, raide et sûr de lui comme une barre à mines, qui l’a écrit 😉