Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. Les entreprises sont depuis quelques années en profonde transformation. Qui dit transformation, dit changement et le changement engendre souvent des périodes de turbulence. Dans tout projet de transformation, il existe une période de turbulence qui est souvent appelée « Vallée de la mort ». Rappel.
La vallée de la mort, pas que pour les start-up
« La vallée de la mort » est un terme plus connu pour définir la période de turbulence que traverse un grand nombre de start-up qui, à un moment donné, se trouvent bloquées faute de financements et risquent tout simplement une certaine « mort prématurée ». Cette période se situe généralement entre le lancement du produit et le décollage commercial.
Cette vallée de la mort ne concerne pas uniquement les start-up mais toutes les entreprises, spécifiquement dans le déploiement / GO Live d’un projet de transformation. Pour rester compétitives et faire face aux profonds changements du monde économique, les entreprises ajustent leur stratégie en mettant en œuvre d’importants projets de transformation. La mise en œuvre de la stratégie conduit nécessairement à des transformations de l’organisation et entraîne des perturbations pour les parties prenantes. Typiquement ces projets de transformation peuvent être la mise en œuvre d’un nouvel outil informatique, la refonte des processus de l’entreprise, l’informatisation des processus cœur de métiers, …
3 types de perceptions lors de la mise en œuvre d’un projet
Ne vous y méprenez pas, quelle que soit la qualité du projet à mettre en œuvre, il y aura toujours 3 perceptions exprimées par les parties prenantes :
De façon générale, la majorité ou plus est neutre au démarrage (50-60%) et l’autre moitié est partagée entre les perceptions positives et négatives. Tout l’enjeu est donc de faire basculer la population des neutres et négatifs vers les positifs.
La conduite du changement met en exergue 3 dimensions fondamentales
Toute projet de transformation met en jeu 3 trois dimensions répondant à plusieurs questions existentielles :
- Une dimension politique : existerait-t-il un risque pour mon positionnement ? quel sera mon pouvoir demain ?
- Une dimension rationnelle : Pourquoi devrions-nous changer ? Le nouveau modèle ajoute-t-il vraiment de plus de valeur ajoutée ?
- Une dimension émotionnelle : Serais-je reconnu pour ma réussite ? Comment ma situation va-t-elle évoluer dans le futur ?
Si les dimensions rationnelles et politiques sont généralement bien prises en compte par les dirigeants, l’importance de la dimension émotionnelle est souvent sous-estimée alors que cette dernière est déterminante pour faciliter l’acceptation du changement que la transformation implique.
Comprendre et appréhender la dimension émotionnelle est donc fondamentale pour affronter et surmonter les résistances qui apparaissent au fur et à mesure qu’on avance dans le projet.
Comprendre le cycle émotionnel du projet
Plusieurs états émotionnels apparaissent tout au long de la mise en œuvre du projet. Il est essentiel d’en prendre conscience des le départ et de comprendre chacun de ces états.
Aux certitudes des premières heures, une période de doute ou de pessimisme survient : les premiers problèmes font irruption ; la solution dont on louait les mérites paraît beaucoup moins évidente et les premiers signe de rejet se font voir. Le projet stagne, le moral de l’équipe projet est au plus bas et le désespoir commence à se lire sur les visages. Nous sommes en pleine vallée de la mort et un plan d’urgence s’impose pour remonter la pente sinon le projet à toutes les chances de sombrer. La mise en œuvre d’un plan d’action approprié peut permettre de sortir plus moins rapidement de la vallée de la mort et obtenir des premiers résultats positifs. L’espoir refait surface. Tout n’est pas parfait mais le projet est sur la pente ascendante, les problèmes trouvent des solutions et l’optimisme est de mise. Les succès sont célébrés et font renaître la confiance et le désir de réussir. Les résultats obtenus ne sont peut-être pas les mêmes que ceux prévu initialement mais le projet est réussi et les parties prenantes éprouvent une certaine satisfaction.
« Le changement est une rupture entre un existant obsolète et un futur synonyme de progrès » et toute rupture entraîne souvent des turbulences. La vallée de la mort est cette période de turbulence entre les moments de doute et d’espoir au cours de la mise en œuvre d’un projet de transformation. Cette période peut être plus moins longue et profonde selon le projet et son contexte. Pour en sortir, un plan d’action sur mesure s’impose en tenant compte des réalités et d’un état des lieux pertinent.